Crédit: IRHOB

Au Bénin, les éleveuses d'huîtres sont appelées à veiller sur les mangroves

L’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (Irhob) met les ostréicultrices en première ligne pour la protection des mangroves. Elles ont été sensibilisées à cette cause en marge de la Journée Internationale de la Femme, dans le cadre des activités de Marine and Coastal Areas Management in North and West Africa (MarCNoWA) du programme GMES & Africa.

Ces ostréicultrices ont été outillées de sorte à protéger les mangroves dans le cadre de leurs activités. Crédit Photo : IRHOB

Au cœur des mangroves, ces tapis verts qui couvrent la lagune côtière au Bénin, les femmes se positionnent comme des gardiennes. Sensibilisées par l’Irhob, ces éleveuses d’huîtres s’engagent pour la durabilité de ces écosystèmes forestiers tout en exerçant leurs activités. « Nous voulons qu’elles soient des anges qui veillent sur les mangroves et la biodiversité », confie le Dr Zacharie Sohou, directeur de l’Irhob.

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Communément appelées « Adakpin » en Fongbé et « Atcha » en Aïzo, les huîtres sont des ressources aquatiques exploitées par la pêche continentale, au niveau des plans d’eau et de la lagune côtière. La qualité saumâtre des eaux côtières et surtout le substrat de fixation que constitue les racines échasses des mangroves pour ces espèces favorisent le développement de l’ostréiculture dans ces milieux. Cependant, cette activité n’est pas sans conséquence sur la ressource. « Lors de la collecte des huîtres, les femmes, en difficulté pour détroquer les huitres solidement fixées sur les racines, se retrouvent souvent obligées de couper la portion de la racine des mangroves portant l’huitre à collecter., explique le Dr Zacharie Sohou.

Une initiative prévue dans le cadre du MarCNoWa

Ainsi, dans le cadre de l’initiative Marine & Coastal Areas Management in North and West Africa (MarCNoWa) du projet GMES & Africa, des activités de sensibilisation ont été prévues dans ce sens. Les ostréicultrices des villages de Djondji, Ahouandji et Dégouè sur la lagune côtière ont été sensibilisées à Dégouè, au centre des deux autres villages. « À travers cette sensibilisation, elles ont compris l’enjeu de préserver les mangroves dans l’exercice de leurs activités de collecte et d’élevage des huîtres. Un accent a été mis sur les techniques de collecte et d’élevage des huîtres », précise le Dr Zacharie Sohou.

Les techniques d’élevage sont très variées : à plat, sur des radeaux flottants, en eaux profondes, en poches grillagées sur tables, sur filières ou sur des cordes suspendues à des tables, etc. L’élevage sur filières ou cordes consiste à élever les huîtres en eau profonde, sur des supports en suspension, sous des installations flottantes ou sub-flottantes ancrées sur le fond. Ces cordages flottants sont reliés par des piquets juste devant les échasses des mangroves empêchant les huîtres d’aller se coller aux racines, car ce dispositif répond à leurs milieux de prédilection.

Les femmes étaient très satisfaites de cette rencontre qui a apporté une plus-value dans l’exercice de leur métier. Elles ont formulé des doléances pour une formation plus approfondie et souhaitent faire des visites d’échange pour aller toucher du doigt cette technique. Les chefs de ces trois villages étaient présents lors de cette séance.

Il faut dire que la collaboration de l’IRHOB avec les associations des femmes ostréicultrices date de quelques années déjà. A travers les travaux de recherches de Yaovi Zounon, un doctorant du Dr Zacharie Sohou, l’Institut travaille ensemble avec ces acteurs à la base pour la promotion et le développement des techniques durables d’élevage d’huître dans les eaux côtières béninoises. Ensembles pour la préservation de nos mangroves à travers nos activités.

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Auteur·e

fadjimehossou

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