Crédit: IRHOB

GMES & Africa : À la rencontre des baleines et des oiseaux au large de Cotonou

Les 13 et 14 octobre 2023, l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB) a organisé deux sorties en mer pour les membres du club Étudiants GMES & Africa. L’objectif premier était de faire découvrir les baleines, mais aussi de sensibiliser à la préservation de l’environnement marin.

Des baleines observées au large de Cotonou. Photo : IRHOB ( utilisation autorisée)

Le 13 octobre 2023, au large du plateau continental béninois, l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB) a orchestré une expédition maritime tout à fait exceptionnelle à l’intention des étudiants. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des précédentes démarches de l’IRHOB visant à offrir des expériences uniques à ses étudiants.

Néanmoins, cette expédition se distingue par sa singularité, réservant aux participants un spectacle à couper le souffle : la chance d’observer les baleines, ces majestueux cétacés qui choisissent de descendre dans le Golfe de Guinée entre mi-juillet et novembre pour mettre bas. « Cette sortie nous a permis d’observer un groupe de six baleines, dont 3 baleineaux, un groupe de deux baleines (une mère et un baleineau), un groupe de 2 baleines, et un groupe de 8 dauphins », confie Professeur Zacharie Sohou, Directeur de l’IRHOB pour qui « C’est une période propice, car ces espèces ont une nette préférence pour les eaux chaudes lorsqu’il s’agit de donner naissance à leur progéniture.

Moi, réalisant une émission lors d’une sortie en mer avec l’IRHOB en 2020

Le financement de cette initiative provient de la Communauté de l’Union Européenne et de la Commission de l’Union Africaine, à travers le Projet Gestion des Zones Marines et Côtières en Afrique du Nord et de l’Ouest (MarCNoWA) du programme GMES & Africa, dont le siège est à l’Université d’Accra au Ghana. Cette précieuse contribution souligne l’importance de notre mission. Comme le souligne chercheur en charge de cette initiative, « La préservation des cétacés et des baleines est d’une importance cruciale pour l’équilibre de nos océans et la biodiversité marine. Notre objectif est de sensibiliser et d’éduquer la jeune génération sur leur rôle essentiel dans l’équilibre des océans. »

L’eau au service de la vie des oiseaux

Ces sorties en mer n’ont pas seulement été l’occasion d’admirer les baleines, elles ont également coïncidé avec la célébration des Journées Mondiales des Oiseaux Migrateurs. Cette année, sous le thème « L’eau au service de la vie des oiseaux », l’accent a été mis sur l’importance cruciale de l’eau pour ces oiseaux en période de migration. Cela a également servi de rappel à l’urgence d’intensifier les efforts pour protéger les ressources en eau, préserver les écosystèmes aquatiques, et conserver les ressources naturelles vivantes. En effet, selon le Professeur Sohou, traditionnellement, des centaines de millions d’oiseaux passent l’hiver en Afrique puis remontent en Europe au printemps.

Actuellement, avec des hivers de plus en plus doux et une ressource alimentaire suffisamment abondante, certains décident de ne plus entreprendre une longue migration, qui est périlleuse. « Nous avons observé un groupe d’environ 100 à 200 individus qui survolent les bancs de poissons en faisant des montées et descentes pour aller chercher leurs proies. Parmi les cigognes blanches, par exemple, certaines ne font plus systématiquement le voyage vers le sud du Sahara pour l’hiver ; peut-être à cause des tempêtes et turbulences dans la Méditerranée et des éoliennes », dévoile le chercheur.

Pour l’instant, la décision de devenir sédentaire ou de raccourcir sa migration est propre à chaque oiseau. Ce qui régit cette décision n’est pas forcément connu, mais on peut faire l’hypothèse que la condition physique au moment du départ joue un rôle.

Une colonie d’oiseaux vue lors de la sortie. Photo : IRHOB ( utilisation autorisée)

Au cours de cette expédition en mer, qui a réuni aussi bien des étudiants que du personnel du Centre Béninois de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (CBRSI) et de l’Institut de Recherches pour le Développement (IRD), une attention particulière a été portée à l’étude d’autres éléments marins. Plus précisément, les chercheurs se sont penchés sur le point de rencontre entre les eaux marines et celles du chenal de Cotonou, communément appelé l’embouchure. Ils ont noté un déplacement de cette zone de transition en direction de la mer, résultant en une nette différence de couleur entre les deux types d’eau. Cette observation a révélé des informations cruciales sur la dynamique des courants marins et les phénomènes environnementaux dans la région.

Vue des participants de cette sortie en mer. Photo : IRHOB ( Utilisation autorisée)
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Auteur·e

fadjimehossou

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