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Bénin : Des journalistes embarqués contre la pêche illicite

Face aux effets déstabilisants des navires en haute mer, des professionnels des médias décident de s’attaquer au problème. Ils ont été outillés le 23 mai 2023 dans le cadre du projet dans le cadre du projet « Promotion des capacités locales pour faire face aux impacts déstabilisants des navires de pêche étrangers dans le golfe de Guinée et en Mauritanie ».

Des participants à l’atelier de formation. Crédit Photo : ECO BENIN

Après trois décennies d’expérience dans les médias, Didier Madafimè ne baisse pas les bras. Ce mardi 23 mai, il se prépare pour une nouvelle bataille, celle contre la pêche illicite. Cette prise de conscience est également partagée par de nombreux autres professionnels des médias ayant participé à l’atelier de renforcement des capacités des médias, des organisations de la société civile du secteur de la pêche et des acteurs communautaires concernant les activités et les impacts des navires de pêche en haute mer. « Le sujet qui nous a réunis est très intéressant et je pense que les journalistes présents ont reçu beaucoup d’informations qui leur permettront de continuer à produire dans le domaine de la pêche« , souligne-t-il.

Les professionnels des médias ont désormais de nombreuses raisons de s’impliquer, notamment pour enquêter sur l’épuisement des stocks de poissons, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), ainsi que les effets négatifs sur les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux. Par exemple, l’Afrique de l’Ouest perd en moyenne environ 790 000 tonnes de poisson par an en raison de la pêche INN pratiquée par des navires de pêche industrielle étrangers et nationaux, entraînant des pertes économiques et des répercussions sur les revenus de plus de 2 milliards de dollars par an.

Les autorités nationales sont également conscientes de ces problèmes. « Ces problèmes ont des conséquences dévastatrices sur les écosystèmes marins, les moyens de subsistance des communautés côtières et la sécurité alimentaire. Grâce au soutien du gouvernement américain, nous disposons des ressources nécessaires pour renforcer nos compétences, partager nos connaissances et développer des stratégies communes pour relever ces défis« , souligne Maxime Ahoyo, préfet maritime.

Synergies

Pour faire face à ces défis, les médias sont mobilisés. Les professionnels des médias ont vu leurs capacités renforcées dans le cadre du projet « Promotion des capacités locales pour faire face aux impacts déstabilisants des navires de pêche étrangers dans le golfe de Guinée et en Mauritanie ». Coordonné par le Centre for Maritime Law and Security Africa (CEMLAWS Africa) et le Centre for Coastal Management (CCM) de l’Université de Cape Coast, en collaboration avec Eco Bénin, ce projet vise à renforcer la transparence et la responsabilité dans le secteur de la gouvernance de la pêche hauturière.

Le Directeur exécutif de CEMLAWS Afrique, le Dr Kamal-Deen Ali, et le Coordinateur national de l’ONG Éco-Bénin, Gauthier Amoussou, comptent sur les médias pour renforcer la surveillance des organisations de la société civile, la couverture médiatique et la sensibilisation du public aux impacts déstabilisants des navires de pêche lointaine. Cependant, cela ne sera possible qu’avec la participation de tous les acteurs, y compris les chercheurs qui ont partagé beaucoup de connaissances avec les participants. Inès Kuassi, membre du bureau exécutif du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), insiste sur l’importance d’acquérir les connaissances nécessaires pour communiquer et informer de manière adéquate.

Au Bénin, la pêche est principalement artisanale et représente plus de 75% de la production nationale, qui s’élevait à 74 000 tonnes en 2022. Cependant, les besoins estimés à 220 000 tonnes ne sont couverts qu’à hauteur de 34%.

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Auteur·e

fadjimehossou

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